CHRONOLOGIE

1932

Naissance le 30 juin 1932 à Montréal, d’Alan Frank Glass, deuxième fils de Frank Park Glass et de Myrtle Palmer

1932 – 1935

Alan et son frère William, de trois ans son aîné, passeront tous les étés dans une maison à l’orée de grandes forêts et au milieu de vergers sur les pentes du Mont Bruno, non loin du golf inauguré en 1922, où depuis cette date, travaillait son père. Son père lui-même était le neveu de Willie Park Jr. qui dessina les plans de ce terrain de golf et qui était le grand fabricant de balles et clubs de golf de l’époque.
Pendant toutes ces années, les enfants seront ballottés entre Montréal et la maison d’été du Mont Bruno.

1936 – 1939

La famille s’installe dans une maison à proximité d’un lac prés du village de St. Bruno de Montarville. Alan est un enfant étrange et solitaire, d’une sensibilité à fleur de peau ; il vivra dans un monde où la réalité et l’imaginaire se confon- dent. Il possède un grand trésor, celui qu’a la liberté enfantine de créer des associations spontanées, le privilège d’un cerveau encore vierge, une maniè- re de percevoir les choses qu’il conser- vera tout au long de sa vie. Ces années passées dans un milieu entièrement francophone seront décisives dans le déroulement de sa vie future.

1940

Nouveau déménagement à St. Lambert, petite ville sur la rive sud du fleuve St. Laurent dans la banlieue de Montréal. Ce changement et son entrée dans une école anglophone sont traumatisants ; il restera dans la première classe du pri- maire trois années de suite, provoquant l’inquiétude de ses parents pour un en- fant que les enseignants qualifient de retardé mental. L’enfant en réalité est dyslexique.

1940 – 1948

Avec difficulté il poursuit ses études dans une High School où il est constamment question de le renvoyer pour insubordination. C’est un solitaire, fuyant presque tous ses compagnons de classe.

1948

Il s’inscrit au cours du soir de dessin à l’école des Beaux Arts de Montréal.

1949

Son père l’autorise à se présenter au concours d’admission de l’école des Beaux Arts à la condition qu’il poursuive son programme de high school le soir. A l’école des Beaux Arts, il est aussitôt admis en deuxième année et après le premier trimestre, passe en troisième. A la rentrée, l’automne suivant, le voilà en quatrième…. Les élèves se le montrent: il ne lui aura fallu que deux années pour faire les quatre du cursus. Il semble avoir trouvé sa voie.

1952

Début juin, départ pour la France à bord du paquebot italien Homéric; il n’a que 19 ans. En arrivant à Paris il s’installe pour l’été au Sphinx, ancienne maison close boulevard Edgar Quinet et visite les régions de la Loire, de la Normandie et de la Bretagne 5 rue Manuel Paris IX éme Chambre de bonne, où j’ai vècu de 1953 à 1963 en compagnie d’une amie peintre-graveur, Solange Legendre. Il découvre l’Ile de Sein. Au mois d’octobre, il emménage au N° 5 de la rue Manuel, à Montmartre, dans une chambre de bonne sous les toits, où il vivra pendant dix ans.

 

1953

Alan sur le toit du 5 Rue Manuel, 1953.

Il s’inscrit à l’école des Beaux Arts à Pa- ris où il travaille dans l’atelier de litho- graphie de Maurice Jaudon, à la Sor- bonne et suit des cours d’ethnographie au Musée de l’Homme. Pendant les mois de décembre et janvier il voyage en Suisse, en Allemagne et en Autriche, puis au printemps en Espagne et au Maroc.

1955

Il effectue divers travaux à Paris pour gagner sa vie. En été il fera son premier voyage en Grèce, où il visite le Mont Athos. Il fera aussi un court séjour à Istanbul.

1956 – 1958

Alan travaille tous les soirs de 21 heures à 3 heures du matin comme réception- niste au Club St. Germain des Prés, rue St. Benoît, où le Tout Paris vient écou- ter le Jazz des meilleurs musiciens de l’époque. Pendant ces années il réalise- ra une série de dessins au stylo à bille.

1957

Au mois de septembre, il se rend à Ber- lin, à Dresde à Prague et de nouveau à Paris, où il ne manque aucune exposition. A la galerie l’ « Etoile Scellée », il laisse son adresse. Quelques jours plus tard, deux jeunes gens qui fréquentent le groupe surréaliste, lui rendent visite et enthousiasmés par les dessins épinglés sur les murs de la mansarde, tiennent à ce qu’André Breton les voie. Ce sera Jacques Sennelier qui, un après midi le conduira rue Fontaine, où ils seront reçus par Breton et sa femme Elisa. Après avoir regardé ses dessins avec une grande attention, Breton lui proposera avec l’aide de Benjamin Péret d’organiser une exposition pour le mois de janvier à la galerie de l’éditeur Eric Losfeld, «Le Terrain Vague». Il l’invitera aussi aux réunions du groupe dans un café de la rue Vivienne près de la Bourse. Intimidé par toutes ces personnes, la présence d’Alan au café sera de courte durée.

1958

Du 8 au 24 janvier, première exposition individuelle à Paris au « Terrain Vague ».
Au vernissage, seront présents Breton, Péret, André Pierye de Mandiargues et Matta, qui lui achète un dessin.

1959

Dernière année au Club St. Germain des Prés. Il est congédié pour n’avoir pas été assez physionomiste: plongé dans ces dessins, il refuse l’accès au club à plu- sieurs célébrités tout en y laissant entrer ses amis et jeunes gens du quartier afi- cionados de jazz.

1960

Il travaille à mi temps à la Librairie Espagnole rue Monsieur le Prince. Cette même année, dans l’atelier d’Yves et Aube Elléouët à Montparnasse, il voit pour la première fois une tête de mort en sucre du Mexique. Cette rencontre foudroyante lui fera quitter Barcelone quelques mois plus tard pour le Mexique à bord du bateau cargo « Monte Anaga » de la compagnie navale Aznar.

1961

Alan Glass par Sheila Hicks, Taxco, 1962

A Mexico, il descend chez ses amis Alexandre et Denise Jodorowsky et à Taxco chez l’artiste américaine, passion- née de textiles, Sheila Hicks. Le jour de son arrivée, Jodorowsky le conduit chez Leonora Carrington. Ce sera le début d’une longue amitié. Il lui présente aus- si les artistes Lilia Carrillo et Manuel Fel- guerez qui, à leur tour, deviendront ses grands amis.

1962

Au mois de juin, c’est le retour vers l’Europe. Deux amis, l’artiste japonais On Kawara, et l’actrice Bernadette Landru le conduisent en voiture jusqu’au port de Veracruz où il embarque à bord du car- go Italien  Lorenzo Marcello  de la Si- darma Lines à destination de Marseille. Parmi les quelques passagers se trou- vaient la Baronne Irana Frachon, grande voyageuse, qui fut le modèle de Brancusi pour sa « Muse Endormie », une amie de la chanteuse Yvonne Georges et du sur- réaliste Jacques Rigaud.

1963 – 1965

Il s’installe dans une chambre d’azotea (chambre de service) au N° 9 de la cal- le Sonora, où il peint, dessine et réalise une série de boîtes. A la demande de l’Espagnol Luis Gonzalez Robles il collabore avec Manuel Felguerez pour réunir une collection d’art populaire mexicain en vue d’une exposition qui aura lieu à la « Casa de las Americas », à Madrid, intitulée « Arte Popular desde Alaska a la Tierra de Fuego ». Début 1965 il emménage dans une autre chambre d’azotea, calle 13 de Septembre devant le Parc de Chapultepec, où il prépare une exposition pour le Ca- nada prévue pour le mois de mai. Le soir de son départ, invité à dîner chez Leonora Carrington, il y rencontre Teeny et Marcel Duchamp.

1966

Du 26 Janvier au 26 février, première exposition individuelle à Mexico à la Galerie Antonio Souza intitulée Los Relicarios.

1967

Reçoit une bourse du Conseil des Arts du Canada.

1968 – 1969

Arrive à Paris au tout début des manifes- tations du mois de mai 68.
Au mois de septembre, il part pour l’Inde où il vivra un an. Voyage dans le subcontinent et au Népal.

1970

Retour à Mexico. Il emménage dans un modeste appartement Calle Sinaloa N° 97 où il vivra les vingt années suivantes.

1972

Expose à Mexico et à Montréal. Le Musée du Québec et La Banque d’œuvres d’art d’Ottawa acquièrent plusieurs de ses œuvres.

1973 – 1975

Travaille et expose à Mexico.

1976

In November and December,
he holds his first exhibit at the Museum of Modern Art in Mexico City at the request of Fernando Gamboa, the museum’s director.

1977

Plus tard l’intégralité de son œuvre sera transportée au Canada et exposée à la Galerie Gilles Corbeil, à Montréal.
Pierre de Ligny Boudreau, un ami des années de Paris, devenu le directeur da la Galerie Pierre Matisse, le présente à Pierre Matisse chez qui il sera désormais reçu chaleureusement, lorsqu’ il sera de passage à New York. Un jour dans l’entrepôt de sa galerie, Pierre Matisse voyant Alan subjugué devant une statue polychrome d’une Sainte Marie Magdeleine provenant de la Sainte Baume en Provence, lui propose spontanément de l’emporter… cette merveilleuse pièce restera à New York dans l’appartement de Pierre de Ligny Boudreau.

1978 – 1990

Travaille à Mexico sur des dessins, aquarelles et boîtes que la Galerie Claude Bernard à New York achètera plus tard.
Mort de Bridget Tichenor et déménagement pour la calle de Tabasco colonia Roma Mexico.

1991

Expose à la Galerie Claude Bernard à New York.

1997

Vers l'Ors du temps

Il est présenté par la Galerie Claude Ber- nard à l’International Art Fair de Chicago.

1999

Membre du Système National Mexicain des Créateurs d’art, Alan Glass bénéficie d’une bourse et s’engage à faire deux expositions au Mexique.

2001

Exposition à la Galerie 1900-2000 Paris du 12 septembre au 17 octobre.

2002

Il est présenté par la Galerie Claude Ber- nard à la Foire Internationale d’Art de Bruxelles.

2003

Exposition “El Arcoiris Nocturno” à la Galerie López Quiroga à Mexico du 29 mai au 5 juillet et au Musée d’Art Contemporain de Oaxaca du 18 octobre au 18 novembre.

2005

La Galerie 1900-2000 le présente à ARCO, Madrid.
A la Galerie Lopez Quiroga à Mexico, du 20 août au 17 septembre, il expo- se des boîtes-objets et une publication intitulée La Unidad del Múltiple, 20 gravures numérotées, un collage et un poème de Leonora Carrington, présentés dans un emboîtage et tirés à 21 exemplaires.

2006

Participe a une exposition en hommage à Joseph Cornell à la Galerie de Utopia Parkway à Madrid.
Tournage du film documentaire sur Alan Glass À travers le cristal d’Alan Glass, par Tufic Makhlouf Akl (55 minutes en format digital ) 2003-2006

2007

Exposition individuelle à la Galerie Michel Soskine Inc de Madrid Gabinete Surrealista, du 31 mai au 14 juillet.

2008 – 2009

Le Musée d’Art Moderne de Mexico ras- semble 150 œuvres dans une exposition rétrospective 1950-2008,  Zurcidos Invisibles qui eut lieu du 27 novembre au 26 avril et dont le commissaire fut Masayo Nonaka. A parâitre livre sur l’œuvre d’Alan Glass, écrit par Masayo Nonaka.
Publication du Scrapbook d’Alan Glass .

2012

Le 4 décembre 2012, les publications Alan Glass et Alan Glass Scrapbook ont été présentées au Musée d’art moderne de Mexico, complétant ainsi un aperçu approfondi de la biographie et de l’œuvre d’Alan.

2017

Le 15 novembre 2017, le ministère de la Culture lui décerne la médaille Bellas Artes au Palacio de Bellas Artes à Mexico.